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Mégalithes

Découverte des Mégalithes

Nos ancêtres du Néolithique, entre 5.000 et 2.000 avant JC, nous ont joué un bien vilain tour. Ils nous ont légué des monuments qui nous impressionnent par leur beauté, leur architecture, leur gigantisme parfois, en oubliant de nous laisser les éléments pour comprendre ce que nous avons sous les yeux.

Nous n’avons, à ce jour, en effet, trouvé aucune écriture utilisée par ces peuples de chasseurs-cueilleurs qui se sont progressivement sédentarisés. Ils n’en avaient pas besoin, ce qui ne les a pas empêchés tout au long de ces millénaires de se transmettre les connaissances nécessaires à l’édification de ces monuments témoignages d’une civilisation évoluée, hiérarchisée, structurée aux croyances symboliques complexes.

Les chercheurs en sont donc réduits à émettre des hypothèses qui sont confortées ou démenties par des découvertes nouvelles ou les évolutions scientifiques. Depuis le milieu du XIXème siècle qui a vu démarrer les premières fouilles scientifiques, la connaissance a énormément progressé.   

Beaucoup de monuments ont hélas disparus, vandalisés par des chercheurs de trésors, démantelés et découpés par des carriers trop heureux d’accéder à une ressource facile d’accès et d’exploitation peu onéreuse.

Ceux qui subsistent aujourd’hui sont arrivés jusqu’à nous grâce à des érudits passionnés tels MM. Miln, Galle, Thomas de Clomadeuc, Zacharie Le Rouzic, Félix Gaillard pour ne citer qu’eux, qui ont fouillé, restauré, fait acquérir par l’état et classer nombre de sites.  


Les différents types de Mégalithes

Le terme générique « Mégalithe », réunion de 2 mots grecs, Méga = Grand et Lithos = Pierre, regroupe 3 types de monuments :

- Les Menhirs (men = pierre et hir = long) pierres dressées, de plus ou moins grande taille, de formes diverses, souvent isolées parfois alignées comme à Carnac. Avant cette dénomination que l’on doit aux archéologues, les bretons les désignaient sous le nom de « Peulvan ».

Menhirs


- Les Dolmens (dol = table) constitués de pierres dressées (orthostates) formant un couloir conduisant à une ou plusieurs chambres, le tout recouvert de dalles souvent monumentales. Selon sa longueur, l’appellation « Allée couverte » est aussi utilisée. Le couloir a souvent été amputé voire a disparu, ainsi que beaucoup de dalles de couverture. Il s’agissait probablement de tombes soit individuelles, soit collectives réutilisées au fil des siècles. Il est possible que certains dolmens dont les parois sont gravées servaient plutôt de lieu de culte.

Ces dolmens étaient toujours recouverts soit d’un tertre (terre), d’un tumulus (terre, pierres, vase) ou d’un cairn ou galgal (pierres). Leur entrée est quasi-systématiquement orientée au Sud-Est.

Installés sur un point haut du paysage, ceux qui cheminaient pour s’en approcher devaient s’élever vers ces monuments qui les dominaient. Même symbolique avec la configuration du dolmen, dont l’entrée du couloir est très basse, obligeant l’entrant à se courber avant de pouvoir s’avancer debout dans la chambre.

Dolmen kervin brigitte
Dolmen de Kervin-Brigitte

- Les Cromlechs enceintes, vraisemblablement cultuelles, constituées d’orthostates juxtaposés.

Cromlech du manio
Cromlech du Manio

Mobilier issus des fouilles

Les fouilles effectuées sur les différents sites ont permis de trouver divers matériels qui éclairent quelque peu le mode de vie de cette civilisation : des haches polies, pointes de flèches, vases, poteries, pendeloques, perles, bijoux, coupes etc… exposés dans les Musées Archéologiques de Carnac et St Germain en Laye.
Certains objets décoratifs sont fabriqués en matériaux d’origine lointaine, tels ces bijoux en variscite ou ces haches en jadéite, provenant des Alpes, d’Espagne ou du Portugal.

Collier variscite 
Collier en variscite ©Musée de Carnac
 
Haches poliesPercuteur pointe de fleche 
Haches polies, percuteur et pointe de flèche

Ces haches polies, retrouvées en nombre dans les champs de la région, ont fait l’objet de croyances populaires au fil des siècles, on pensait qu’il s’agissait d’objets tombés du ciel. Elles étaient censées protéger de la foudre, d’où leur dénomination "Men-Gurun" pierres de tonnerre. Elles étaient alors cachées soit dans la cheminée, soit dans la terre battue du sol de la maison.