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Fort Espagnol

Le Fort Espagnol

Le Fort Espagnol est un des sites remarquables de Crac’h, avec une vue imprenable sur le Golfe du Morbihan. Cette pointe dans la rivière d’Auray, ou plutôt la ria, est un endroit stratégique pour surveiller au rythme des marées les départs ou arrivées des bateaux qui se croisent où se décroisent. Navigateurs conquérants, aventuriers, négociants, pêcheurs, plaisanciers… Ils ont fait durant des siècles l’histoire de notre pays.


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« Le Fort », vestige des Vénètes et des Romains

Sans aucun doute, cette petite presqu’île à l’entrée de la rivière du Loch est un endroit stratégique pour contrôler l’accès d’Auray par la mer. Il y a 25 siècles, les Vénètes disposent d’ouvrages fortifiés sur les pointes tout le long de la rivière et dans le Golfe, des hauts murs de terre palissadés de troncs. Ces forts furent ensuite aménagés par les Romains qui s’installent après leur victoire lors de la guerre des Vénètes en 56 avant J.C. (Des fossés levés de terre étaient encore visibles en 1950 au Fort Espagnol).
Les Romains aménagent alors leur port à Poulben, le port du Reclus, un port qui subsiste jusqu’au début du 18ème siècle.


Le Fort devient « Fort Espagnol »

En 1590, Le Duc de Mercœur, gouverneur de Bretagne, à la tête de la Ligue Bretonne souhaite rétablir la souveraineté de l’ancien duché de Bretagne, rattaché à la France en 1532. Philippe II, roi d’Espagne, qui soutient et finance cette ligue, envoie des troupes en Bretagne et ce sont 3000 soldats espagnols, commandés par Juan Del Aguila, qui arrivent à Vannes en octobre 1590.
En novembre 1590, le gros des forces espagnoles quittent Vannes pour se diriger vers Blavet ; une garnison s’installe à Auray, une autre se retranche plus en aval sur le Loch à Crac’h dans un avant port « le port Espagnol » devenu « Fort Espagnol », mais que l’on désigne à l’époque sous le nom de « Fort Sainte-Marie ».
Les Espagnols ne bougent guère de leurs garnisons : Vannes, Auray, Blavet (où ils édifièrent la citadelle de Port-Louis) et Crac’h bien sûr, si ce n’est pour rançonner le pays. Ils comptent jusqu’à 6 000 hommes.
En 1598, après huit ans d’occupation, la Paix de Vervins met fin à l’occupation espagnole qui entraîne le départ des soldats les 22 et 23 août 1598.


« La cale du Fort Espagnol »

Dans la continuité de la construction du chemin vicinal 5 du bourg au Fort Espagnol (1881-1885), dans une réunion du 15 août 1886, le Conseil Municipal de Crac’h est favorable à la construction d’une chaussée, déjà demandée depuis plusieurs années, qui serait d’une utilité très importante pour le commerce de la commune de Crac’h et qui faciliterait les transactions avec les îles du Morbihan et la commune de Baden pour le transport du blé, des huîtres et denrées de toutes sortes. Reportées plusieurs fois la construction aura lieu en 1893-1894.

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Le port

Le môle qu’on pourrait attribuer aux hommes de César s’avance dans la rivière et abrite un petit port. Il était maçonné sur ses bords mais tout le milieu est garni d’une caillasse parmi laquelle on a coulé des couches d’un ciment gris, extrêmement solide que certains considèrent comme typiquement romain. A la fin du 19ème siècle l’avant s’était effondré. Après les travaux de construction de la route VC 5 du bourg au Fort Espagnol (1881-1885) la commune décide de construire une chaussée pour faciliter les transactions avec les îles et la commune de Baden (1893-1894) après avoir refait le môle (1891). De nouveaux travaux seront réalisés en 1931 (En août 1930, une réfection totale du môle est estimée, trop chère, une démolition partielle est alors envisagée avec réparation pour le transbordement par le passeur ; coût 10 000 francs, répartis entre la préfecture 2 000 francs, Baden et Crac'h pour 4 000 francs chacune) puis suite à la tempête d’octobre 2013 une partie de la chaussée est refaite.

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