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Mégalithes

JOURNÉE DU PATRIMOINE 15 SEPTEMBRE 2018


Visite des monuments Mégalithiques entre le bourg et la rivière de Crac’h.


Située entre Carnac et Locmariaquer, au cœur d’un des ensembles mégalithiques les plus importants au monde, la commune de Crac’h recense aujourd’hui une vingtaine de sites dont 5 sont classés Monuments Historiques. Situés le plus souvent dans des propriétés privées, ils sont trop peu connus.
Le circuit élaboré pour cette journée du patrimoine avait comme ambition d’en permettre la découverte au cours d’une promenade champêtre en direction de la rivière de Crac’h.

Dolmen « Er Marh »
Er marh

 

Situé dans un jardin privé au centre bourg, il est sans doute un des plus anciens de la région, autour de 4200 avant notre ère.  C’est un dolmen à couloir, à chambre circulaire qui a conservé une seule, mais très belle dalle de couverture, à l’entrée du couloir. Le tumulus qui le recouvrait avait un diamètre d’environ 16 mètres.                                                                                                                                                                      Les premières fouilles ont été faites par le pasteur Lukis en 1866 et 1867, poursuivies en 1887 par Félix Gaillard. Les multiples objets qui furent trouvés sont conservés au musée d’Archéologie Nationale de Saint Germain en Laye.

Allée couverte du Beudrec  : Park Er Roch
Le beudrec park er roch

 

Sans doute un de nos plus beaux mégalithes, situé sur une éminence rocheuse dans un bois privé, on estime sa construction autour de 4000/3800 avant notre ère. La longueur de ce dolmen (15 mètres) alliée au nombre et à la masse des dalles encore en place, en font un monument remarquable.
Félix Gaillard y effectua des fouilles en 1885, reprises en 1919 par Zacharie Le Rouzic. Ce dernier explora à la même époque un autre dolmen qui se situait à 300 mètres au Sud-sud-ouest du Beudrec, dont on ne trouve plus trace aujourd’hui.

Dolmen de Coët Kerzuc
Coet kerzuc

 

Situé au cœur du parc Public, connu sous le nom de Parc Muller, dans un bel environnement boisé, ce dolmen hélas très dégradé permet difficilement d’imaginer sa structure d’origine. Mr de Closmadeuc y effectua des fouilles en 1866. Il décrit le monument avec un couloir de 3,20 m de long et 1,20 m de large débouchant sur une grande chambre circulaire formée par 9 pierres debout. Déjà à cette époque, aucune dalle de couverture ne subsistait semble-t-il. Des haches polies, des flèches et des poteries y furent trouvées.

Dolmens Nord et Sud de Park Guren
Dolmen parc gurun

 

On trouve dans ce bois privé, à 300 mètres de la route du Luffang, un ensemble de 2 dolmens, peu éloignés l'un de l'autre, érigés sur une éminence, On peut les dater de 4200 ans avant JC, Ils sont classés Monuments Historiques depuis 1926.
Dolmen Sud. Ce dolmen a conservé les dalles de couverture de son couloir ; il présente une double particularité : une dalle placée de chant à l'entrée du couloir et un menhir couché de 1m42 qui obstrue l'entrée de la chambre. Lors des fouilles effectuées en 1866, Mr de Closmadeuc note que ce menhir est planté verticalement entre chambre et couloir. En 1897, Zacharie Le Rouzic le trouvera dans sa position actuelle.                                                                                                                                                                    Ce dolmen était recouvert d'un tumulus ovalaire de 6m x 8m.
Dolmen Nord, le plus grand site. Une seule dalle, de belle taille, subsiste sur ce qui reste du couloir ; par rapport à celui-ci, la chambre positionnée en q est de dimension imposante avec son diamètre de 3m60, qui peut laisser penser à une couverture voûtée à encorbellement. Fouillé en 1897 par Zacharie Le Rouzic, de nombreux vestiges ont été trouvés, en particulier des haches, des vases, des flèches etc...
Un tumulus de 22 mètres de diamètre recouvrait ce document.

Allée couverte du Luffang
Allee couverte luffang

 

Cette allée qui fut couverte mais ne l'est, hélas, plus est un monument majeur de l'ensemble mégalithique de notre région. Elle fut classée Monument Historique en 1938. Construite vers 3000 ans avant notre ère, sur une hauteur qui domine la rivière, elle était destinée à être vue de très loin avec son imposant tumulus de 46 mètres de diamètre.
Dans les années 1830, elle a servi, comme tant d'autres, de carrière à pierres, sur ordre de celui qui deviendra le général Trochu, pour ériger le grand phare de Belle-Ile.
Il faut attendre 1870 pour voir les premières fouilles de l'abbé Collet de Ploëmel, suivies par celles de James Miln en 1876, et, enfin, en 1898, celles de Zacharie Le Rouzic qui restaura le monument. Elles ont permis de découvrir un important mobilier : haches polies, perles, flèches, vases, poteries, une spirale de cuivre etc... 103 de ces objets sont conservés au musée de Carnac, ainsi qu'une pierre d'angle anthropomorphe, magnifiquement gravée représentant, peut-être, la gardienne de la chambre, à l'entrée de laquelle elle se trouvait. Mise à l'abri de l'érosion et du vandalisme au Musée de Carnac, celui-ci en a fait son emblème.
La longueur du monument est assez exceptionnelle, on trouve d'abord une partie de couloir de 7 mètres avec quatre piliers et une dalle basse, puis la grande chambre rectangulaire de 17 mètres de long qui s'incurve vers le Nord. 
À quelque distance au Sud, se trouvait un imposant menhir de 4 mètres de haut, flanqué d'un deuxième plus petit. On nommait cet ensemble « le soldat boiteux et sa femme ». Ils n'ont pas à l'avidité des carriers…
Sur l'un des orthostates de l'allée du Luffang, on peut voir les mortaises faites par les carriers pour débiter les pierres. Dans ce cas précis, ils ne sont heureusement pas allés au bout de leur saccage.


Le luffang 2