© Musée de Carnac
Située entre Carnac et Locmariaquer, au cœur d’un des ensembles mégalithiques les plus importants au monde, notre commune de Crac’h recense aujourd’hui une vingtaine de sites, dont 5 classés Monuments Historiques.
Situés le plus souvent dans des propriétés privées, ils sont peu connus.
Dolmen "Er Marh"
Ce dolmen est situé dans un jardin privé, au 2 impasse du Dolmen la bien nommée. Il est un des plus anciens de la région. Sa datation est estimée à 4.200 avant J.C.
C’est un dolmen à couloir, à chambre circulaire qui a conservé une seule, mais très belle, dalle de couverture, à l’entrée du couloir. Le tumulus qui le recouvrait avait un diamètre d’environ 16 mètres.
Les premières fouilles ont été faites par le pasteur LUKIS en 1866 et 1867, poursuivies en 1887 par Félix Gaillard. Elles ont permis de retrouver de multiples objets : pointes de flèches, pendeloques, lames, vases, coupes… conservés au Musée d’Archéologie Nationale à St Germain en Laye.
Ce monument a ensuite été ruiné par les chercheurs de trésors et les carriers dont on trouve la trace des saignées et mortaises destinées à fendre les blocs, dans la dalle de couverture.
Zacharie LE ROUZIC l’a restauré en 1937 avant de la faire classer par les Monuments Historiques en 1938.
Park er Roc’h
Sans doute un des plus beaux mégalithes, un des mieux conservés de la commune, situé sur une éminence rocheuse dans un bois privé. On peut estimer sa construction autour de 4.000 / 3.800 avant JC.
L’importance et la longueur (15 mètres) de ce dolmen à long couloir, la masse des dalles de couverture encore en place, rendent ce monument remarquable.
Félix Gaillard y effectua des fouilles en 1885, reprises en 1919 par Zacharie Le Rouzic. Celui-ci fouilla à cette même époque un autre dolmen qui se situait à 300 mètres au Sud-Sud-Ouest du Beudrec dont on ne trouve plus trace aujourd’hui.
Au cœur du parc public, plus connu sous le nom de Parc Muller, les rares vestiges qui subsistent de ce dolmen très dégradé, permettent difficilement d’imaginer ce qu’il fut au temps de sa splendeur.
A de Closmadeuc y a effectué des fouilles en 1866. Il décrit le monument avec un couloir de 3m20 de longueur et 1m20 de largeur, débouchant sur une grande chambre circulaire formée par 9 pierres debout. Des haches polies, des flèches et des poteries y furent trouvées.
On trouve dans ce bois privé, à 300 mètres de la route du Luffang (fléchage), un ensemble de 2 dolmens peu éloignés l’un de l’autre, érigés sur une éminence.
Ils ont été classés Monuments Historiques en 1926.
Le dolmen Sud, a conservé les dalles de couverture de son couloir ; il présente, en outre, une double particularité : une dalle placée de chant à l’entrée du couloir et une pierre droite de 1,42 m qui obstrue l’entrée de la chambre.
Il a été fouillé successivement par A de Closmadeuc en 1866 qui a signalé une dalle de sol, actuellement invisible sous la couche d’humus, puis Zacharie Le Rouzic en 1897.
Dolmen Nord
Une seule dalle, de belle taille, subsiste sur ce qui reste du couloir. La chambre positionnée en
q par rapport au couloir, est de dimension imposante avec son diamètre de 3m60, qui laisse penser à une couverture voûtée à encorbellement.
Ce monument était surmonté d’un tumulus de 22 mètres de diamètre. Il a été fouillé en 1897 par Zacharie Le Rouzic qui avait repéré 5 cupules sur le premier orthostate de la chambre, à droite. Y ont été découverts nombre de vestiges, en particulier des vases, des hachettes, des flèches etc…
Alignements récemment découverts dans le bois de pin, à gauche au bas de la côte qui conduit à la baie. Une quarantaine de pierres couchées dont la partie visible laisse penser à des unités de taille modeste, à l’exception de 2 orthostates plus importants (2 à 3 mètres).
A fond de cette anse où s’écoule un petit ru venant du bois, 22 monolithes ont été très récemment reconnus. Les plus envasés ne laissent manifestement voir qu’une partie de leur masse totale. Il est assez aisé d’aller les observer, soit à partir du bois, soit en venant de la baie St Jean, en accédant par le sentier derrière les anciennes cabanes blanches d’ostréiculteurs.
Dolmen de Roc’h an Ezel
Situé sur un promontoire au sud de la baie, recouvert par un landier, cet intéressant dolmen sans couloir est constitué d’une chambre circulaire à 9 orthostates périphériques recouvert en partie par 2 dalles de couverture. C’est un type de sépulture en coffre à couverture en encorbellement faite de de grandes dalles. De nombreux blocs sont disséminés autour.
Tal ar Roc’h
Cette allée couverte est un monument majeur de l’ensemble mégalithique de notre région, classée Monument Historique depuis 1938.
Construite vers 3.000 ans avant J.C., sur une hauteur qui domine la rivière, elle était destinée à être vue de très loin avec son imposant tumulus de 46 mètres de diamètre.
Dans les années 1830, ce monument a servi, comme tant d’autres, de carrière de pierres sur ordre du général Trochu qui faisait alors ériger le grand phare de Belle-Ile-en-mer.
Il faut attendre 1870 pour voir les premières fouilles effectuées par l’abbé Collet, de Ploemel, suivies par celles de James Miln en 1876 et Zacharie le Rouzic en 1898, qui restaura le monument.
Elles ont permis de découvrir un nombreux mobilier : haches polies, perles, flèches, vases, poteries et une spirale de cuivre etc… 103 de ces objets sont conservés au Musée de Carnac.
Sa longueur est assez exceptionnelle. Sa disposition présente une première partie de couloir de 7 mètres de long, avec quatre piliers et une dalle basse, la deuxième partie, 17 mètres, s’incurvant vers le nord avec une grande chambre terminale rectangulaire.
Une pierre d’angle anthropomorphe magnifiquement gravée, représentant, peut-être, la gardienne de la chambre est manquante. Elle a été mise à l’abri de l’érosion au Musée de Préhistoire de Carnac qui en a fait son emblème.
Dolmen de Kergoët
Ce petit mégalithe est le dernier vestige d’un ensemble plus important de 2 dolmens et d’un menhir couché aujourd’hui disparus. Une belle dalle de couverture de 1,90 m sur 1 m repose sur 2 lignes de petits orthostates avec un support au centre.
Dominant la baie de l’Ours, proche du Fort Espagnol, ce dolmen privé de ses dalles de couverture, sans doute en encorbellement, est d’une belle dimension, 8 mètres de long. La chambre comporte 15 orthostates jointifs dont les plus hauts mesurent 1,20 m.
Cette belle allée couverte située dans le domaine de Kerantré, non accessible sans autorisation, domine la pointe de Vide-Bouteille, face au confluent de la rivière d’Auray et de la rivière du Bono. Longue d’une quinzaine de mètres et large d’environ 1m40, ses orthostates sont très bouleversés. Subsistent encore cependant 9 dalles de couvertures de belle taille.